Étape 1 : Bertrand Fassio premier leader
- Julien Hergault
- il y a 1 jour
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La journée d’ouverture de l’édition 2025 du Tour de Corse Historique promettait du spectacle. Avec les deux spéciales en Balagne, exigeantes par leurs changements de revêtements, il a fallu tout de suite se mettre dans le rythme. A ce jeu, c’est le duo Bertrand Fassio / Jean-François de Montredon qui est pour le moment le plus agile, avec leur Porsche 911 SC n°10.
Pas le temps de se chauffer. Dès la première spéciale chronométrée d’un peu plus de 20 kilomètres de Feliceto à Occhiatana, les engagés VHC ont découvert un terrain de jeu exigeant. Un concentré de tout ce qui fait la beauté - et la difficulté - de la Corse. Un parcours « atypique » pour une entrée en matière, de l’aveu de José Andreani, l’organisateur du Tour de Corse Historique, qui a lui-même créé le parcours.
Philippe Gache, qui prend part cette année à son 10e Tour de Corse Historique, se confiait en arrivant au premier pointage : « C’était une première ES très difficile. La route était glissante et surtout étroite par endroits. Il fallait être concentré dans les parties très bosselées, avec peu de débattement. Une mise en jambe très dure ! ». 6e, concédant 20 secondes seulement sur la tête, le natif d’Avignon déjà vainqueur de l’épreuve en 2011 et 2012 misait sur un démarrage prudent, attendant des spéciales plus adaptées à sa Porsche 930 n°4. D’ailleurs, les sections roulantes et bosselées ont, déjà, fait des victimes, avec plusieurs grosses sorties (abandon Hugo Micheli et Mickaël Camilli sur leur Porsche Carrera RS n°14 et Adrien Harang et Victor Bastin sur Morris Mini Cooper S n°222). Notons aussi le renoncement d’Augustin Cochin et Christiane Nicolet sur problèmes mécaniques, avant même le départ. Dommage, leur Mercedes 350 SLC était la seule représentante de la marque à l’étoile en VHC. En tout, 15 concurrents ne repartiront pas demain.
Un qui n’attendait pas longtemps pour se mettre à l’œuvre, c’est Olivier Capanaccia (BMW M3 n°9). Guidé par Mathieu Tyran, celui qui est au départ de son 5e Tour de Corse Historique a claqué un temps de 11’25 sur la première spéciale, imité quelques instants plus tard par Bertrand Fassio et Jean-François de Montredon. Égalité parfaite, comme un premier round d’observation. Une attente avant la bataille intense qui se dessine.
Au départ de Pietra Monetta, l’ES2 était ainsi déjà attendue pour nous livrer un premier leader. Allait-on avoir une nouvelle égalité ? Qui allait se détacher ? Après 10,6 kilomètres d’effort, et une arrivée jugée à Novella, Fassio/de Montredon imposaient leur Porsche, et prenaient ainsi la tête du rallye. Sur sa M3, Capanaccia ne faisait pas mieux que 5e (à 12 secondes), héritant de la 2e place du général. 3e, Julien Saunier est déjà placé. Le vainqueur de l’édition 2024 est cette année présent avec une Renault 5 Maxi Turbo et le n°1 sur les portières. Candidat à sa succession, il a (re)découvert la Corse avec une monture « plus dure à emmener » que sa Porsche. Il ne concède pour le moment qu’une vingtaine de secondes sur le premier leader. 20 spéciales sont encore à couvrir.
Classement VHC
Fassio / de Montredon (Porsche 911 n°10) en 18’51’’
Capanaccia / Tyran (BMW M3 n°9) à 12’’
Saunier / Vauclare (Renault R5 Maxi n°1) à 21’’
Valliccioni / Hochet (BMW M3 n°16) à 24’’
Trojani / Vesperini (BMW M3 n°11) à 33’’
Une première visite à Notre-Dame-de-la-Serra en VHRS
C’est une particularité de cette première journée de spéciales en 2025, les concurrents présents en VHRS n’ont pas emprunté les mêmes boucles que ceux en VHC. Pour eux, le menu était inédit, à savoir une visite vers Notre-Dame-de-la-Serra… dans un sens encore jamais emprunté ! L’occasion de faire une promenade pour apprécier le panorama ? Pas vraiment.
« C’était vraiment compliqué, assez dur pour une entrée en matière je dois le dire » confie Pierre Feligioni (Porsche 911 SC n°343), longtemps en tête avant de terminer la journée 7e du classement général (1er des concurrents en Moyenne Intermédiaire). « La chaussée était glissante, il y avait pas mal de graviers voire des cailloux, et certaines portions étaient défoncées » raconte le pilote qui partage l’aventure avec son frère Olivier. Le duo expérimenté - avec déjà quatre éditions au compteur - pourrait remonter, et vise la victoire, après la 2e place de 2024.
Devant, victoire claire pour Julien et Fleur Pujols sur leur Golf GTI. « Notre-Dame-de-la-Serra dans ce sens offre un spectacle tout aussi magnifique. Pas évident de trouver le rythme. Nous avons fait preuve de méfiance, et cela a payé visiblement. Nous n’avions pas imaginé pouvoir compter sur un si beau résultat aujourd’hui. C’est magique ! Mais ce n’est que le début, la route est longue, très longue. Les plus grosses difficultés sont devant nous » confie de concert le couple.
A 6 secondes de la référence à suivre, le duo français devance un petit groupe à 8 secondes, dans lequel figure un équipage 100 % espagnol (la Morris Mini Cooper S n°337 d’Andreu Vidal et Ferran Sacristan). On retrouve aussi dans ces poursuivants (2e), Lionel Garnier et Bertrand Triffault (Porsche 912 Coupe n°458). Ils sont déjà en haut des feuilles de classement, mais le grand défi ne fait que commencer selon eux : « Ce mardi, c’était une journée de rodage, de gestion. Il y a plus à perdre qu’à gagner en début d’épreuve. D'autant qu’il n’y avait pas de difficulté majeure, malgré quelques routes un peu abîmées. Demain, avec les départs toutes les 30 secondes, il va y avoir de la nouveauté » raconte le vainqueur de l’édition 2023, qui avait abandonné sur sortie de piste en 2024, alors qu’il se dirigeait vers un second succès.
Classement VHRS
Pujols / Pujols (VW Golf GTI n°431) à 6 pts
Garnier / Triffault (Porsche 912 Coupe n°458) à 8 pts
Vidal / Sacristan (Mini Cooper S n°337) à 8 pts
Saussereau / Poulard (Fiat 124 Abarth n°468) à 8 pts
Jay / Jay (Lancia Fulvia n°444) à 9 pts
Retour aux traditions dès demain
Après les parcours séparés depuis Calvi de la première journée du rallye, retour aux fondamentaux dès ce mercredi. VHC et VHRS suivront le même itinéraire. Le Tour de Corse Historique passera par Notre-Dame-de-la-Serra (dans le sens traditionnel), comme c’est le cas depuis 25 ans. Un grand moment, qui permet de comprendre que l’épreuve vit son quart de siècle, et s’est installée comme un rendez-vous incontournable.
Il faudra ensuite aller jusqu’au Col de Palmarella. Après un chrono Porto / Évisa en longeant les Gorges de Spelunca, la descente vers le Sud se poursuivra pour se terminer à Ajaccio, où le rallye n’est plus passé depuis 2020. En tout, cinq ES/ZR vont animer la journée, avec un total de 100,6 kilomètres chronométrés !